Ce sont de longs mois d’enfermement et de résistance de la capitale parisienne que Pierre de L’Estoile raconte dans ce volume. Entre 1592 et 1594, une fièvre obsidionale s’empare des ligueurs qui font régner un climat de terreur dans Paris. Les prédicateurs parisiens s’en prennent au roi Henri IV, mais aussi aux catholiques discrètement favorables à sa conversion et à sa reconnaissance. La délation, le soupçon, la violence, le désordre social règnent dans la capitale. Le mémorialiste décrit la violence verbale des curés ligueurs et se fait l’exégète de leurs dérives doctrinales grossières. Il évoque le déroulement des Etats généraux de la Ligue de 1593 qui se terminent dans la confusion. Après deux sièges, de nombreuses négociations et menées secrètes, une conversion encadrée par de doctes théologiens, le souverain fait son entrée dans Paris. A la répression et à la vengeance, le roi préfère sans nul doute user du rire et se moquer finement ou ouvertement de ses anciens ennemis. Ce diaire, établi conformément aux manuscrits originaux, se caractérise par son exceptionnelle richesse située à la croisée des savoirs les plus variés. Il justifie la démarche interdisciplinaire de l’édition, à laquelle participent des spécialistes en histoire, en littérature et en lexicographie.