Les Belles figures et drolleries de la Ligue réunies par Pierre de L’Estoile illustrent les grands événements qui ont secoué la fin du règne d’Henri III jusqu’à la reconquête de Paris par son successeur. Elles constituent un témoignage exceptionnel sur l’histoire des Seize et les stratégies de propagande médiatisées par des gravures d’actualité d’une rare violence pamphlétaire. Les notes personnelles de l’auteur ainsi que ses procédés de collage destinent le corpus iconographique à être le témoignage de la barbarie ligueuse et font de l’œuvre un « théâtre de la cruauté », dont les images sanglantes entrent en résonance avec celles du Journal.
Conforme au texte de l’exemplaire de la Bibliothèque nationale, la présente édition restitue pour la première fois l’intégralité des estampes, chacune d’elles étant située par rapport à l’actualité, interprétée en fonction du public visé et analysée sous l’angle de leurs intertextes (pamphlets, placards, libelles...). Le motif du « monstre » structure la marqueterie des Belles figures pour les désigner comme tragédie de la rébellion à travers une succession de tableaux hallucinants, dont L’Estoile fut le collectionneur lucide.