Immortalisée par le génie de Moussorgski, la figure de Boris Godounov est devenue familière au public français ; tout le monde connaît les disques enregistrés par Chaliapine dans lesquels le tsar mourant, torturé par les remords, confesse son crime inexpiable, l’assassinat du petit prince Dimitri, ce fils d’Ivan le Terrible qui lui aurait barré l’accès au trône. Dans quelle mesure cette image poétique correspond-elle à la vérité ? Réputé comme le meilleur connaisseur du passé russe en Europe occidentale, Constantin de Grunwald cherche à répondre à cette question, dans son nouvel ouvrage aussi coloré et vivant que les précédents. Se fondant sur les résultats de récentes recherches historiques, il démontre à son lecteur que le tsar Boris a été la victime d’une campagne calomnieuse organisée par des boyards rivaux. L’auteur nous raconte la vie extraordinaire et fulgurante de Boris Godounov. C’est sous le règne d’Ivan le Terrible qu’elle commence : il devient son confident, son protégé ; mais la mort du tsar met bientôt sur le trône son fils Fedor, dont Boris devient le conseiller ; lorsque celui-ci disparaît en 1598, la dynastie s’éteint avec lui. Élu tsar par les institutions, appuyé par l’armée, acclamé par le peuple, Boris, à 47 ans, voit s’ouvrir devant lui un avenir glorieux. Il ne devine pas quelle fin lamentable sera celle de sa famille.