Par delà sa réputation de prodigieuse érudition et curiosité, Marcel Schwob (1867-1905) fut un créateur de formes d’une originalité inépuisable, dont l’influence secrète mais déterminante s’étend de Paul Valery à nos écrivains les plus contemporains, Jean Echenoz ou Antonio Tabucchi en passant par J.-L. Borges, P. Michon, P. Quignard ou encore Y. Gaillard. Ce volume, issu du colloque de Cerisy-la-Salle, organisé par Christian Berg, Alexandre Gefen et Monique Jutrin du 13 au 20 août 2005 pour marquer le centenaire de la mort de l’écrivain, a voulu rendre lisible les aspects complémentaires d’une œuvre polymorphe : contes et nouvelles, essais et critiques littéraires, chroniques journalistiques, essais philosophiques et pamphlets littéraires. À côté de l’inventeur du genre de la vie imaginaire, du roman à plusieurs voix, du verset poétique, de la fiction érudite, et, dans une large mesure, de la nouvelle symboliste, c’est le Schwob auteur de contes fantastiques aussi forts que ceux de Maupassant, l’exégète de Villon, le complice de Sarah Bernhardt, traducteur et préfacier d’Hamlet, l’ami d’Alfred Jarry et de Remy de Gourmont, que l’on découvrira enfin. La diversité d’approche des contributeurs, qui, comme le préconisait Schwob dans « Il libro della mia memoria », s’efforcent de construire « presque autant que l’auteur », en balayant largement les contextes culturels nourris de son influence, nous a paru justifier le pluriel du titre du volume : Retours à Marcel Schwob.